jeudi 13 novembre 2014

Qui en veut aux syndicats ?


En France, les attaques contre les syndicats se multiplient...Défendre son emploi, ses droits, sa dignité, est de plus en plus considéré comme ringard. Les travailleurs sont assimilés à une marchandise, une "ressource humaine", que le "marché du travail" use jusqu'à la moelle avant de les jeter comme de vulgaires "kleenex" usagés...

Dans ce contexte, on entend de plus en plus de personnes, y compris parmi les travailleurs (la soumission volontaire... ?), remettre en cause le syndicalisme qui figure pourtant, au même titre que le droit au travail,  dans le préambule de la Constitution... 

Il est vrai que de tout temps, il a toujours été contesté aux travailleurs le droit de s'organiser...Ainsi, on peut considérer que la fameuse "Ordonnance de Villers- Cotterêts", rédigée en 1539 par François 1er, constitue le premier document '"anti-syndical" connu de notre histoire...Parmi les 192 articles que comprend cette ordonnance, il en est un complètement oublié de notre mémoire collective ,qui "interdit toute coalition aux compagnons et aux artisans"...

Même la Révolution Française se méfiait des ouvriers...Le 14 juin 1791 est votée la "loi Le Chapelier" qui proscrivait les organisations ouvrières, et notamment les corporations de métiers, les rassemblements paysans et ouvriers et les compagnonnages...

Il faudra attendre la loi du  21 mai 1884, pour que la "loi Waldeck Rousseau" devienne la première loi à autoriser les syndicats professionnels en France...C'est cette loi qui régit encore le syndicalisme aujourd'hui...Cette loi n'a été suspendue qu'un fois, pendant le régime de Vichy..."La terre, elle, ne ment pas..." Et ce n'est donc pas étonnant que les pourfendeurs du syndicalisme aujourd'hui soient des grands nostalgiques du "Travail...Famille...Patrie..."



En France, le syndicalisme a une histoire qui fait partie de notre patrimoine commun...Cette histoire est parsemée de divisions, de réunifications, de vicissitudes liées à l'environnement politique, à l'évolution de la société...Mais l'acharnement mis à le combattre pendant des siècles, prouve, si besoin était, qu'il représente une force incontournable qu'on se doit collectivement de préserver...


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