jeudi 18 décembre 2014

Somos todos americanos

Le pape, Obama, Raul Castro....En boucle aujourd'hui, les médias ont salué la chute d'un mur entre l'Amérique et Cuba..."Nous sommes tous des américains"  a proclamé Obama à la face du monde...

L'embargo financier et économique mis en place en 1962, pourrait donc trouver une issue dans l'intérêt des deux états...Mais certainement, et il faut l'espérer, dans l'intérêt du peuple cubain qui est puni par cet embargo pour avoir fait la révolution...Un embargo "imbécile" qui pénalise le peuple mais qui n'a "jamais fait tomber un dictateur"...


Cet embargo n'a jamais porté atteinte à la dignité du peuple cubain, et même dans la misère, c'est la fierté d'être cubains qui ressort de tous les échanges que j'ai pu avoir dans les bistrots où dans la rue, lorsque j'y ai fait un séjour...

"Somos todos americanos" ? Pas sûr que les cubains adhèrent à cette "vérité" américaine...Ils se rappellent que la révolution a mis à bas la dictature du général Batista,  qui avait permis avec son régime que Cuba devienne le "bordel de l'Amérique"...et le valet des USA...

Pas sûr qu'ils adhèrent, car pour les cubains, le héros national, c'est José Marti, le fondateur de la nation cubaine, le père de la nation, le héros de l'indépendance...La statue de José Marti figure en bonne place dans beaucoup de villes et villages de Cuba...Fidel Castro d'ailleurs ne s'y était pas trompé, car il a commencé son combat en s'appuyant sur cet icône du peuple cubain...

Obama, il est bien gentil, mais dire que "nous sommes tous américains" dans son discours historique qui enclenche  le dégel des relations entre Cuba et les USA, me semble encore être un reflet d'un impérialisme que l'on croyait relégué dans les poubelles de l'histoire...

Quand j'étais à Cuba, il y avait des musiciens partout, et partout on entendait ça...J'espère que quand les cubains seront tous américains, on entendra encore ça dans les bistrots où on ira boire un coup...




lundi 8 décembre 2014

Chez ces gens là...

"Chez ces gens là, Monsieur, on ne pense pas, on prie..."...Quand j'étais jeune, j'ai eu la chance de voir et d'entendre Jacques Brel...Ce soir en réécoutant un de ses CD, je me suis rendu compte que finalement rien n'avait changé depuis que je suis né...

Cette chanson est dédiée aux intégristes de tout poil, aux patrons qui croulent sous les charges, à ceux qui attendent l'argent de la vieille pour s'acheter le dernier 4/4 à la mode, aux prolos "nouveaux bourgeois" pour qui "le paraître" est beaucoup plus important que leur propre vie de smicard...Ceux qui ne voudraient pas que leur fils trouvent une Frida, parce que pas de "leur monde"...

"Leur monde" qui se complaît dans leur petit univers...Un petit univers qui a besoin de trouver des boucs émissaires pour calmer leurs angoisses..."Leur monde", qui a complètement oublié que la vie se construit avec les autres et non pas tout seul en ressassant ses rancœurs vis à vis de ceux qu'on ne considère pas comme soi...

"L'enfer, c'est les autres"...  Jean Paul Sartre était sans doute visionnaire...


jeudi 13 novembre 2014

Qui en veut aux syndicats ?


En France, les attaques contre les syndicats se multiplient...Défendre son emploi, ses droits, sa dignité, est de plus en plus considéré comme ringard. Les travailleurs sont assimilés à une marchandise, une "ressource humaine", que le "marché du travail" use jusqu'à la moelle avant de les jeter comme de vulgaires "kleenex" usagés...

Dans ce contexte, on entend de plus en plus de personnes, y compris parmi les travailleurs (la soumission volontaire... ?), remettre en cause le syndicalisme qui figure pourtant, au même titre que le droit au travail,  dans le préambule de la Constitution... 

Il est vrai que de tout temps, il a toujours été contesté aux travailleurs le droit de s'organiser...Ainsi, on peut considérer que la fameuse "Ordonnance de Villers- Cotterêts", rédigée en 1539 par François 1er, constitue le premier document '"anti-syndical" connu de notre histoire...Parmi les 192 articles que comprend cette ordonnance, il en est un complètement oublié de notre mémoire collective ,qui "interdit toute coalition aux compagnons et aux artisans"...

Même la Révolution Française se méfiait des ouvriers...Le 14 juin 1791 est votée la "loi Le Chapelier" qui proscrivait les organisations ouvrières, et notamment les corporations de métiers, les rassemblements paysans et ouvriers et les compagnonnages...

Il faudra attendre la loi du  21 mai 1884, pour que la "loi Waldeck Rousseau" devienne la première loi à autoriser les syndicats professionnels en France...C'est cette loi qui régit encore le syndicalisme aujourd'hui...Cette loi n'a été suspendue qu'un fois, pendant le régime de Vichy..."La terre, elle, ne ment pas..." Et ce n'est donc pas étonnant que les pourfendeurs du syndicalisme aujourd'hui soient des grands nostalgiques du "Travail...Famille...Patrie..."



En France, le syndicalisme a une histoire qui fait partie de notre patrimoine commun...Cette histoire est parsemée de divisions, de réunifications, de vicissitudes liées à l'environnement politique, à l'évolution de la société...Mais l'acharnement mis à le combattre pendant des siècles, prouve, si besoin était, qu'il représente une force incontournable qu'on se doit collectivement de préserver...


mercredi 29 octobre 2014

Des morts pour que la démocratie existe ?

Dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986 à Paris, en pleine répression du mouvement étudiants/lycéens, Malik Oussekine, 22 ans, était matraqué à mort dans le hall d’un immeuble parisien où il s’était refugié, par deux policiers "voltigeurs" motocyclistes.Le lendemain, Alain Devaquet, ministre délégué à l’Enseignement supérieur, et auteur du projet de loi présentait sa démission, pendant que les étudiants et les lycéens défilaient en silence dans toutes les villes portant des pancartes "Ils ont tué Malik". Le lundi 8 décembre, après de nouvelles manifestations, le Premier ministre Jacques Chirac annonce le retrait du texte de la loi Devaquet. Les deux “voltigeurs”, Jean Schmitt, et Christophe Garcia, sont passés trois ans plus tard devant la Cour d’Assises de Paris pour "coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Ils ont été condamnés en janvier 1990 à 5 ans et 2 ans de prison avec sursis.


Presque 30 ans après, dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, un jeune homme "gentil et doux" trouve la mort lors d'une manifestation pacifique et citoyenne...

Je ne polémiquerai pas sur les responsabilités avérées ou pas du gouvernement dans ce drame..."L'ordre républicain" a fonctionné de manière toute à fait légale...face à une manifestation tout à fait légitime dans une démocratie...Et le fait que le premier ministre se réclame souvent de Georges Clémenceau, le briseur de grève de 1906, ne doit pas non plus altérer notre jugement...

Mais le télescopage entre la mort de Malik Oussekine et celle de Rémi Fraisse  3 décennies après, doit quand même nous interpeller quant au fonctionnement de notre soit disant démocratie...Il aura fallu un mort en 1986 pour que le gouvernement retire son projet de loi...Il aura fallu un mort en 2014 pour que le projet du barrage de Sivens soit "suspendu sine die

Les citoyens doivent-ils mourir pour faire entendre leurs voix ?



mardi 14 octobre 2014

Merci qui...?


Aujourd'hui, le Medef a demandé la réouverture des dossiers de l'assurance chômage et des retraites, dans la foulée des déclarations du Premier ministre Manuel Valls et de son ministre de l'Economie Emmanuel Macron, selon qui "il ne saurait y avoir de tabou en la matière"...

Pas de tabous, donc droit devant dans la porte grande ouverte ! Et dans la foulée, le Medef demande "officiellement" une nouvelle réforme des retraites, portant notamment sur un nouveau report de l'âge légal de la retraite aujourd'hui fixé à 62 ans...

Le Medef aurait tort en effet de se gêner...En période de lune de miel, on peut tout demander à l'autre...Les rebuffades ne sont pas à l'ordre du jour...


Emmanuel Macron, socialiste...Manuel Valls, socialiste...Jean Jaurès, socialiste...Cherchez l'erreur...

Tous, que vous soyez libre-échangistes ou protectionnistes, vous admettez et le principe et la conséquence ; quand vous n’êtes pas socialiste, vous admettez la propriété capitaliste, et la concurrence universelle qui en résulte nécessairement..."

Jean Jaurès-Discours à l’assemblée 1897

dimanche 21 septembre 2014

Morlaix..à qui profite le crime ?





Mais que fait donc la police ? En toute impunité, on incendie des bâtiments publics...On empêche les pompiers d'intervenir...Et pas un seul CRS dans le paysage ? Toute la semaine, les artichauts ont été déversés sur les routes et le préfet n'a rien senti venir ? Il est vrai que depuis que les RG ont été intégrés à la DCRI, RGPP oblige, on constate un manque évident d'efficacité...Quoique, on les voit toujours dans les manifs compter le nombre de manifestants...

Mais à qui profite le crime ? Dans la vidéo, M. Jean François JACOB, président de la SICA de Saint Pol de Lèon,, semble approuver ce qui s'est passé à Morlaix....Mais M. Jean François JACOB est aussi Vice président de la compagnie Brittany Ferries, en digne successeur d'Alexis GOURVENNEC, qui s'est rendu célèbre entre autres,pour avoir pris d'assaut la sous-préfecture de Morlaix en juin 1961.

Et la compagnie Brittany Ferries a actuellement dans les tuyaux un gros projet pour un navire qui deviendra le plus grand ferry exploité en Manche...Cet investissement devrait être financé en grande partie par l'Etat...La SICA de Saint Pol de Léon est actionnaire majoritaire de la Britanny Ferries...

Et le chantage est en place...La SICA conditionnerait la commande du ferry au financement par l'Etat d'un plan général d'investissement pour toutes les filiales de la coopérative agricole : la Brittany, mais aussi deux plateformes logistiques de la SICA...et même le financement de la course de voile "la route des Princes "...!

De là, à dire que les événements qui viennent de se passer à Morlaix est une manipulation au service d'intérêts particuliers, au détriment d'une masse de cocus dans la misère, il y a un pas que je me garderai bien de franchir !

vendredi 19 septembre 2014

53 ans plus tard...

En 1961, "Le Président", un film d'Henri Verneuil sortait sur les écrans..."Le Président" est l'un des rares films de politique-fiction du cinéma français ; il est, d'autre part, le seul film du cinéma français évoquant une éventuelle naissance des États-Unis d'Europe, projet défendu par le charismatique Beaufort et combattu par son ancien chef de cabinet, Chalamont.

Beaufort,  président du Conseil, un "homme de gauche" de la IVé Républiqueest interprété par Jean Gabin qui dans ce rôle, semble être complètement habité par son personnage...Avec les dialogues époustouflants de Michel Audiard, on oublie que c'est Jean Gabin qui joue, on ne voit que le Président Beaufort...comme dans cette scène d'anthologie:


Une des meilleures interprétations de Jean Gabin, à mon avis...Et 53 ans après la sortie de ce film, on ne peut être qu'interpellé par cette séquence du film...Et on ne peut être qu'interpellé par les propos tenus qui nous semblent tellement coller à la réalité de notre monde d'aujourd'hui...

Ah, si le discours de politique générale de notre premier ministre avait eu cette tonalité...Peut être que je croirais encore à ce que le mot "gauche" veut dire...

jeudi 11 septembre 2014

La mauvaise réputation...

C'est quand même fou, ce qui se passe actuellement...Un sous ministre qui oublie de faire ses déclarations d'impôt, qui oublie de payer son loyer, qui oublie de payer son kiné, et même ses PV ...? Il est vrai qu'il souffre d'une phobie administrative...


Il souffre d'une phobie administrative ? Alors pourquoi a-t'il accepté un poste au gouvernement ? Même titulaire d'un strapontin dans ce gouvernement, il aurait dû normalement savoir qu'en acceptant la responsabilité qui lui était confiée, il devenait le patron d'une multitude de fonctionnaires...Alors comment comprendre sa démarche ? Schizophrénie ou incompétence ? Ou nullité complète d'un individu qui fait carrière en politique en ne sachant même pas qu'il est là pour défendre l'intérêt collectif de ceux qui l'ont élu...

C'est sûr que sa réputation n'est pas mal écornée.Il se défend comme il peut...Dans cet article, on remarque quand même, entre autres que pour 2013, l'administration fiscale a mis en oeuvre à son encontre, une procédure de redressement qui a abouti à  une somme à payer de "41 475 euros – dont 12 593 euros de pénalités"...On a les phobies administratives qu'on peut...

Loin de moi de vouloir alimenter le discours du "tous pourris" que l'on entend malheureusement de plus en plus tous les jours, dans nos bistrots préférés...



Mais, nom de Dieu, qu'est-ce que c'est ce gouvernement qui se dit de gauche, qui ouvre un boulevard monumental aux idées d'extrême droite et au parti qui la représente? La politique est devenue une profession et que l'on s'affirme de "droite" ou de "gauche" , il n'y a plus que l'intérêt individuel qui prévaut...Personnellement, j'ai voté pour une députée dont je n'ai plus aucune nouvelle depuis son élection...Mais je sais qu'elle vote sans état d'âme, en bonne petite godillote, pour tout ce qui fout en l'air ce qui reste de notre socle républicain, ce socle sur lequel on doit s'appuyer pour combattre la peste brune qui se nourrit du désespoir...Faudra t-il un jour dire que la démocratie ne sert plus à rien ?

En attendant, je conseille au camarade ex-secrétaire d'état, et toujours député de prendre le temps d'écouter une des meilleures chansons de Tonton Georges...






lundi 1 septembre 2014

Dialogue social ?

La CGT ne négociera "rien" sur les seuils sociaux, débattus à la rentrée entre syndicats et patronat, a averti le secrétaire général de la confédération Thierry Lepaon dans un entretien dimanche à L'Opinion". Il argumente qu' "Il y a contradiction : d'un côté, le gouvernement prône la démocratie sociale, la négociation collective, et de l'autre il veut remettre en cause le droit à la représentation des salariés", Alors que, pour relancer l'emploi, François Hollande presse les syndicats pour lever les "verrous" et accepter des assouplissements en matière de seuils sociaux, Thierry Lepaon s'interroge sur "le rapport entre le fait de supprimer des droits de représentation des salariés et la création d'emplois".


Cette revendication de la révision des seuils sociaux est une des vieilles revendications du MEDEF, que le Premier Ministre a partagé, lors de sa prestation du 27 août dernier à l'université d'été de ce mouvement.

Mais quel rapport peut-il y avoir en effet, entre le fait de restreindre le droit de représentation des salariés et la création d'emploi ? Selon une étude de l'INSEE publiée en décembre 2011, la suppression ou les modifications des seuils de représentation, n'aurait qu'un effet modéré matière de création d'emplois.

Alors, moi je veux bien qu'on me vende toutes les salades au nom de la "compétitivité", au nom de la "réforme", au nom du "modernisme", au nom de la "croissance"...mais je voudrais bien qu'on me donne toutes les données pour apprécier si une mesure est juste et correspond à la nécessité du pays...

Mais s'il faut réformer, réformons ! Alignons nos critères de représentativité sur ceux de l'Allemagne...L'Allemagne qu'on nous cite en exemple, où contrairement aux idées reçues, l'employeur est soumis à des contraintes légales plus fortes que l'employeur français. En Allemagne, un Betriebsrat, un conseil d'établissement qui peut s'apparenter à nos Comités d'entreprise, peut être mis en place à la demande des salariés, dans les entreprises d'au moins 5 salariés.

En France l'avis du CE n'est jamais contraignant, l'employeur restant libre de mettre en œuvre son projet même en cas d'avis négatif. Par contre en Allemagne, Le "Betriebsrat" dispose de véritables droits de codétermination, dans des domaines précis énumérés par la loi. Ces droits vont de l'obligation d'information jusqu'à un véritable droit de véto. À défaut d'accord, chaque partie peut faire appel à un comité de conciliation dont la décision peut s'imposer aux deux parties.

Alors, j'attends toujours que le Ministre du Travail prenne en compte cette réalité et arrête d'asséner des contre-vérités qui ne servent que les intérêts du MEDEF, plutôt que ceux de l'intérêt public...On peut toujours rêver...







mardi 26 août 2014

Continuer la lutte des mêmes contre les mêmes...

En ce jour, où le MEDEF prend le pouvoir à Bercy, j'ai reçu reçu cette lettre ouverte adressée au Président de la République...Un cri du cœur d'un ancien résistant

Et puisque je crois que les blogs, ça sert aussi à ça, je la publie dans son intégralité...


Armand Conan
à
Monsieur le Président de la République

Monsieur le Président de la République,

J’ai l’honneur de vous transmettre ci-joint le document édité par notre association en mars 2014 relatif à la constitution du Conseil National de la Résistance le 23 mai 1943, et à l’adoption de son programme économique et social le 15 mars 1944.

Le programme du C.N.R. énumérait les mesures à prendre à la Libération pour une France démocratique et socialement plus équitable que celle de 1939.

« La lecture de ce programme permet de comprendre que la masse des résistants et du peuple condamnait les féodalités de l’argent comme responsables des malheurs de notre pays » (Pierre Villon, membre du C.N.R.).

Certes, aujourd’hui on ne peut pas rechercher dans le programme du C.N.R. des réponses toutes faites aux problèmes du présent, mais ce programme a été inspiré par des valeurs qui sont pérennes : l’humanisme, l’antiracisme, l’esprit démocratique, l’intérêt général
prenant le pas sur l’intérêt particulier, la notion de solidarité, l’aspiration à la Paix, la condamnation du nationalisme xénophobe.
Soixante dix ans après la Libération, notre rôle d’anciens Résistants est de passer aux générations contemporaines et à nos législateurs (de l’élu communal à Monsieur le Président de la République) les valeurs qui ont inspiré le programme du C.N.R. intitulé « les jours heureux », valeurs qui, il faut bien l’avouer sont actuellement remises en cause dans les faits.

« La remise en cause de ce que l’on appelle aujourd’hui les acquis sociaux de la Résistance ne peut qu’être perçue comme un recul historique qui ôterait tout son sens au combat du peuple français pour se débarrasser du régime rétrograde et antidémocratique d Vichy… »
« Le danger le plus pernicieux qui nous menace, c’est l’oubli… »
…nous n’évoquons pas le passé par nostalgie, mais pour y puiser des motifs pour lutter afin d’entretenir et d’enrichir la mémoire sans laquelle un peuple n’a pas d’avenir. » Robert Chambeiron, lors de la célébration du cinquantenaire de la création du C.N.R. (le jeudi 27 mai 1993)

Aujourd’hui, ces acquis économiques et sociaux de la Résistance sont remis en cause, et beaucoup de ceux qui disent se souvenir et qui estiment de bon ton de verser, parfois, une larme sur les luttes passées, restent muets. On dirait que – pour reprendre la formule choc de Lucie Aubrac – ils ont oublié que le verbe résister se conjugue aussi au présent. Et quand des milliers de femmes et d’hommes sont dans la rue pour défendre les acquis sociaux du C.N.R., ceux-là ne voient rien, n’entendent rien et proclament haut et fort : « les choses ont changé » ou : « pas de politique » ou : « on n’y peut rien ».

Ma lettre doit donc, hélas, être un cri de colère semblable à celui de « François la Colère » pendant la Résistance. Parce que sans l’ombre d’une hésitation, du plus profond de moi-même, je crois que nous devrions être au premier rang pour continuer la lutte « des mêmes contre les mêmes ». Et ce cri de colère, j’en suis persuadé, n’est pas seulement le mien, mais il serait aussi celui de milliers et de milliers de Résistants qui se sont sacrifiés pour que nous puissions connaître un monde meilleur.

Aujourd’hui, dire « non » au démantèlement des acquis sociaux du C.N.R., et s’opposer à telle ou telle solution qui nous semble contraire à l’épanouissement de l’être humain, c’est évidemment faire de la politique (avec un grand P.), ce n’est pas vouloir imposer l’adhésion à tel ou tel Parti ; c’est, finalement, tout en gardant notre identité, nos valeurs, continuer le combat de nos aînés.

Notre pays, aujourd’hui, est-il encore libre ? Lorsque ce sont des dirigeants non-élus de l’Europe qui décident à la place de la nation et du peuple que nous avons défendus, pour lesquels beaucoup sont morts, ce sont nos coeurs de résistants que l’on déchire. Lorsque notre chère patrie ne décide plus, ou si peu, lorsque notre chère liberté n’est plus, c’est le sens même de la lutte de la Résistance française qui est nié, c’est le souvenir des camarades tombés qui est bafoué, et celui de tous ceux qui sont partis.

Lorsque les décisions imposées ne sont plus prises en faveur de tous, mais au profit de quelques uns, c’est la fraternité que nous avions tant voulue qui disparaît. Lorsque l’on casse et défait tout ce qui avait été bâti, patiemment, à un tel prix, ce n’est pas seulement
l’indépendance de notre patrie qui se meurt, mais c’est aussi sa dignité. Pour les intérêts d’un petit nombre, c’est-à-dire le contraire de ce pour quoi ont lutté les camarades.

Et lorsque des fascismes et un néonazisme qui ne se cachent même pas s’étendent sur notre continent, ouvertement, comme en Grèce, en Lettonie ou en Ukraine, et depuis plusieurs années, sans que ceux qui sont aujourd’hui au bénéfice des luttes et des souffrances passées ne se lèvent pour protester, sans que les dirigeants ne disent leur refus et ne le traduisent dans les actes, c’est la France qui se couche, c’est la France qui est avilie. C’est la France qui oublie son histoire et qui perd sa voix, et par là, qui a perdu son identité. La France trahie par ceux qui oublient son passé et les leçons de l’histoire, foulée aux pieds et ramenée en arrière par ceux qui servent des intérêts particuliers, qui ont laissé se perdre l’idéal et les valeurs qui animaient les Résistantes françaises et les Résistants français.

Lors d’une conversation, il y a quelques années, Raymond Aubrac m’a dit : « Nous n’avons plus de politique étrangère. La France n’a plus de politique étrangère. Autrefois nous avions une politique étrangère, la voix de la France était sa voix à elle. C’est terminé. C’est comme si nous nous étions battus… ». Il n’avait pas terminé sa phrase.

Faire vivre les espérances de la Résistance, tel est notre mot d’ordre. Même dans les larmes et le coeur brisé pour ce qu’est devenu notre pays, pour ce qu’on a fait de notre idéal, pour ce qu’il advient de nos compatriotes, même dans tout celà, pour nous, Résistants, la « lutte des mêmes contre les mêmes continue ».

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’hommage de mes sentiments les plus respectueux.

Armand Conan
Membre du Comité Départemental de la Libération du Morbihan
Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
Officier dans l’ordre des Palmes Académiques
Maire de Carqueiranne (1971 - 1983)




jeudi 14 août 2014

Le jour où les bougnoules ont libéré la France...

Demain 15 août, il y aura 70 ans que l'Armée d'Afrique aura débarqué en Provence...Ce soir FR3 a diffusé "Indigènes", le film de Rachid Bouchared...Dans notre culture collective façonnée par le culte du 6 juin 1944, le 15 août 1944 ne fait pas partie de nos icônes...Les troupes d'Afrique qui ont débarqué ce jour là font partie des "oubliés de la République"... 

Et pour cause, ces troupes étaient constituées majoritairement "d"indigènes" recrutés de force...On leur avait dit qu'ils allaient libérer leur patrie..."Vive la France" disaient-ils en hissant le drapeau tricolore en haut de Monte Cassino, pendant que les généraux regardaient les opérations derrière leurs jumelles... Et ils pensaient que la reconnaissance serait au bout de leur sacrifice...

On a vu ce qu'il en est advenu, et le film de Rachid Bouchared est admirable dans le sens où il montre que dans cette armée d'Afrique, "où les balles allemandes ne faisaient pas de différence", les classes étaient déjà constituées.Il y avait les "Français" (les officiers), les" pied-noirs" (les sous-offs) et les "indigènes" (la chair à canon)...Et le jour de la victoire, il y eut un autre 8 mai 1945 à Sétif...



Il n'empêche...C'est cette armée de bougnoules qui a libéré l'Alsace quand  quelque temps auparavant, le 28 avril 1944, les bons français de souche en délire acclamaient le Maréchal Pétain venu se montrer à son bon peuple de Paris...



lundi 11 août 2014

Les indignations sélectives...

Tous les dimanches j'achète l'édition du Télégramme. En fait, je ne l'achète que pour me précipiter sur la chronique d'Hervé Hamon, "Courant d'ére", une chronique dominicale qui apporte un regard décalé par rapport à la pensée unique dominante...On peut être d'accord où ne pas être d'accord avec les propos qui sont développés, mais cette chronique nous oblige à réfléchir, car son auteur fait un vrai travail de journaliste en sollicitant notre esprit critique par rapport à des événements qui souvent nous dépassent.

"Les indignations sélectives"...tel était le titre de la chronique de l'édition d'hier (10 août) . Je me permets de la reproduire ici, car je pense qu'elle mérite d'être reproduite à l'infini pour le recul qu'elle nous invite à prendre dans la perception des événements de la dernière période...

"Imaginez un instant que les 373 (à l'heure où j'écris, hélas !) enfants de Gaza massacrés sous les bombes de Tsahal aient été israéliens. La communauté internationale se roulerait par terre, l'Europe éclaterait en sanglots et en représailles, l'Amérique allumerait des bougies à chaque carrefour, et les funérailles de ces martyrs seraient dignes et grandioses. Les auteurs du crime seraient identifiés, traînés devant les juridictions compétentes. Et l'épithète tomberait : de tels actes ne peuvent être que terroristes, totalement contraires aux lois de la guerre.

Mais non. Les 373 enfants de Gaza ne sont pas israéliens. Ils sont donc rangés à la rubrique « dommages collatéraux ». Leur massacre n'est nullement un crime dans la mesure où ils étaient les « boucliers humains » du Hamas. Et le fait de bombarder deux écoles de l'ONU où des familles se sont réfugiées en dernière instance n'est pas une entorse mais une nécessité cruelle.

L'Europe se tait. Hollande bredouille quelques regrets. Les États-Unis déplorent mais renouvellent le stock d'armes des militaires israéliens. Une grande partie du monde arabe ne dit mot. Seuls des pays d'Amérique latine, Brésil, Chili, Bolivie, Argentine, Uruguay, Pérou, réprouvent ou rappellent leurs ambassadeurs.

 Telles sont nos indignations sélectives. Le sort des chrétiens d'Irak nous bouleverse - à bon droit -, nous en accueillons quelques-uns, mais nous laissons errer à Calais les Érythréens qui fuient l'invivable, comme nous avons rejeté la Syrie hors de notre champ de pensée. Nos représentants européens sanctionnent Poutine - tardivement - mais ne déploient aucune politique envers le Proche-Orient. Les États-Unis sont une « grande démocratie », sauf quand ils terrorisent et torturent. C'est le règne du n'importe quoi.

Et, au bout, il y a des enfants qui meurent. Ça, c'est un fait..."


mercredi 6 août 2014

Les vacances...

Les vacances sont le thème privilégié de nos médias estivales...Peu importe que le monde entier mette du cœur à l'ouvrage pour s'étriper consciencieusement, "la une des  20 h", mettra en exergue les kilomètres de bouchons qui rendent la vie impossible aux pauvres vacanciers, qui tels les moutons de Panurge, se ruent vers le sud de la France pour trouver le soleil qui manque tant à leur vie de tous les jours...


Loin de moi de fustiger ceux qui peuvent encore se permettre de partir, ou simplement prendre le temps de s'arrêter pour souffler un peu...Car je n'oublie pas que les congés payés sont une conquête sociale qui devrait encore nous interpeller par rapport aux luttes quotidiennes que nous avons à mener...Dans l'imaginaire collectif, les congés payés sont associés au Front Populaire...Or cette revendication ne figurait pas dans le programme de gouvernent du Front Populaire...Cette revendication n'a pu être satisfaite que parce que le patronat a été obligé de négocier suite aux grèves générales qui se sont déclenchées suite à l'élection du Front Populaire...

Comme quoi, à l'époque, avec un gouvernement de gauche au pouvoir, lorsque les travailleurs prenaient leurs affaires en main, ce gouvernement était quand même attentif à ce qui se disait dans la rue, les bureaux, les ateliers, les usines...Même s'il devait déranger la bourgeoisie bien pensante de l'époque, qui ne supportait pas de voir les "salopards en casquette" venir polluer leurs plages


Le droit aux vacances est un droit fondamental acquis par la lutte ! Et ce droit, comme beaucoup d'autres, est remis en question sans que beaucoup de politiques s'en émeuvent. Et pourtant, un rapport d'une "mission pour le droit aux vacances pour tous", a été remis le 17 décembre 2013 à la Ministre en charge du tourisme...

Et ce rapport constate qu'en 2012, 42% des personnes vivant en France ne sont pas parties en vacances...Alors, bien sûr, si ce rapport constate que le principal frein est d'ordre financier, il ne préconise aucune recommandation en la matière...Par contre il insiste sur les "freins culturels", liés à "l'absence de savoir faire, à la peur de l'inconnu..." Et la solution qui est préconisée est "de créer un portail de l'offre, permettant à l'internaute de bâtir son projet grâce à des conseils pratiques et à une vision d'ensemble des possibilités offertes, avec un lien renvoyant sur les sites des opérateurs d'offre abordable, associative comme commerciale..."

Formidable, non, cette préconisation ? Nul doute que les 42 % de nos concitoyens qui ne peuvent pas faire valoir leur droit aux vacances vont pouvoir comme tout le monde se précipiter avec allégresse dans les bouchons moutonniers qui fleurissent dans à la une de nos médias estivaux...

Mais je ne suis pas sûr que ces 42 % de nos concitoyens ne soient des geeks avertis..



lundi 4 août 2014

J'ai honte...



J'ai honte pour mon pays...Il aura fallu attendre 1717 morts palestiniens, dont 1176 civils...près de 300 enfants tués et 8300 blessés, pour que la France commence à réagir aujourd'hui...

Il aura fallu attendre 26 jours depuis le début du conflit...Il aura fallu attendre que Dominique de Villepin fasse la déclaration que tout le monde attendait...Même si je ne me reconnais pas du tout dans les idées qu'il soutient par son engagement politique, je suis bien obligé de reconnaître qu'il a dit ce qui devait être dit...

Ce qui devait être dit au nom de la France patrie des droits de l'homme...La France qui à l'occasion du centenaire de l'assassinat de Jean Jaurès, s'approprie une de ses multiples facettes, son combat pour la paix, tout en regardant sans rien dire, tous les massacres qui se déroulent au niveau planétaire..La France de Diderot, de Jean Jacques Rousseau, de Voltaire....de Jean Ferrat...


J'ai honte, parce qu'un pouvoir que j'ai contribué à mettre en place bafoue toutes les valeurs auxquelles  je crois...Et je vois aussi que ce pouvoir fait aussi exploser le parti sur lequel il doit s'appuyer pour gouverner...Et j'ai honte aussi parce que beaucoup "d'élus du peuple" ne considèrent leur mandat que comme un plan de carrière plutôt qu'un engagement au service de l'intérêt collectif...Ce qui nous amène à cette lâcheté qui domine notre vie politique et qui ouvre la porte à une radicalisation de tous les extrémismes...




mardi 29 juillet 2014

Coup de soleil sur Gaza


Je relaie ce soir l’appel de l’association « Coup de soleil ». Cette association française, créée par des "pieds noirs" progressistes, Juifs, Chrétiens, athées et des Algériens veut contribuer à bâtir une «société française sûre d’elle-même, ouverte au monde et fraternelle» (art. 2 des statuts). Elle inscrit résolument son action dans le cadre d’une communauté de destin entre les peuples de la Méditerranée occidentale.

Madame, Monsieur, chers amis,

Ce matin, j’entendais sur les ondes les témoignages poignants de familles de Gaza, des chrétiens et des musulmans, réfugiés dans la plus grande église de la ville et qui tentaient ensemble, à l’occasion de la fête de l’Aïd, d’oublier quelques instants le véritable enfer que vit, depuis 3 semaines maintenant, la population de l’enclave palestinienne. Le bilan est lourd et terriblement disproportionné : près de 1100 morts à la date du 28 juillet (une énorme majorité de civils, femmes et enfants) côté palestinien et une cinquantaine de morts (essentiellement des soldats) côté israélien.

En 1993 pourtant Yitzhak Rabin et Yasser Arafat signaient les accords d’Oslo sur la base des résolutions des Nations-Unies : deux Etats souverains se partageraient la Palestine « historique » dans les frontières de 1967, avec Jérusalem pour capitale des deux Etats. Les deux adversaires se donnaient cinq ans pour parvenir, à l’horizon de 1999, à la paix et à la sécurité pour les deux peuples, mettant ainsi fin à un terrible conflit d’un demi siècle ! Les deux leaders ont disparu, le premier assassiné en 1995, le second en 2004. Dès l’an 2000, après la provocation d’Ariel Sharon sur l’esplanade des Mosquées et la seconde Intifada et plus encore après les attentats du 11 septembre 2001, le processus de paix a été peu à peu vidé de sa substance : humiliations quotidiennes envers les Palestiniens enfermés dans leurs villes par les barbelés, les check-points et le Mur, arrestations arbitraires, emprisonnements sans jugement, poursuite inexorable de la colonisation, éclatement du territoire palestinien fracturé par les colonies, les terrains militaires, les « réserves naturelles », les routes réservées aux colons, etc. L’incompréhension, la peur, la colère et la haine ont ainsi rongé les cœurs, de part et d’autre, entrainant les deux peuples vers le gouffre.

Cette tragédie du Proche-Orient, dans sa gravité accrue, commence aussi à fracturer la société française, au grand bonheur des judéophobes, arabophobes et racistes de tout poil. Bref, chez nous, comme en Israël et en Palestine, ce sont les extrémistes qui se frottent les mains.

Avec retard et sans hélas beaucoup de succès pour l’instant, la diplomatie internationale a commencé à s’activer pour obtenir un cessez le feu. Cessez le feu qui n’aura de chance de déboucher sur la paix que si les problèmes de fond sont vite remis sur la table des négociations. Car la paix, tant attendue par ces deux peuples amis, ne peut reposer que sur la justice, dans le respect des droits humains et du droit international ! Mais imposer cela ne relève pas, bien sûr, des modestes moyens d’une association comme la nôtre (1).

Pour autant, là où IL Y A URGENCE et là où NOUS POUVONS AGIR, c’est en matière de solidarité concrète envers les populations de Gaza. 170.000 familles déplacées (leur maison détruite), plus de 6.000 blessés ont besoin de pouvoir manger, boire, se vêtir, se soigner...

Le ministère français des affaires étrangères vient d’ouvrir un compte spécial, alimenté par l’Etat français à hauteur de 3 millions d’euros (+8 millions d’euros directement versés à l’Autorité nationale palestinienne) et qui est désormais ouvert aux versements des collectivités territoriales (villes, métropoles, départements et régions) et des associations. Ce compte fonctionne déjà et a permis au Consulat général de France à Jérusalem de faire parvenir aux ONG présentes sur place de quoi faire face aux premières urgences : nourriture, vêtements, médicaments, réfection minimale des dispensaires et des hôpitaux, soutien psychologique aux personnels locaux de santé, etc.
Nous vous invitons donc instamment à adresser TRÈS VITE à Coup de soleil un don financier qui permette d’alimenter ce fonds d’aide d’urgence aux Palestiniens de Gaza. Rédigez-votre chèque à l’ordre de « Coup de soleil / Solidarité » et mettez le sous enveloppe à notre adresse « Coup de soleil / Solidarité, BP 2433, 75024 Paris CEDEX 01 ». L’association versera tous les dix jours sur le compte national ouvert au ministère, les sommes qu’elle aura recueillies. Les donateurs seront naturellement informés régulièrement des résultats de cette opération.

Un très grand merci à toutes et à tous. Nous sommes persuadés que les adhérents de Coup de soleil et tous leurs amis sauront manifester leur pleine solidarité.

Pour le Bureau national de l’association,

Le président de Coup de soleil

Georges MORIN


vendredi 25 juillet 2014

Torpeur estivale...

Il fait chaud en Bretagne...Et en Bretagne, il ne pleut que sur les cons, c'est bien connu...


Et si en Bretagne il ne pleut que sur les cons, à Gaza les obus pleuvent...Ils pleuvent sur les cons, les intelligents, les innocents, les salopards, les femmes, les barbus, les enfants...Pas de quartier ! Il faut éradiquer ce petit territoire qui arrive au troisième rang mondial pour la densité de sa population...

Au 18è jour de l'offensive israélienne, le bilan est terrible...

Le bilan humain 

Le bilan ne cesse de s'alourdir. Depuis le 8 juillet, l'opération israélienne à Gaza a fait plus de 800 morts palestiniens, en majorité des civils, et plus 35 Israéliens. Les noms des victimes des deux côtés ont été rassemblés par le site Buzzfeed (en anglais). Vendredi, le ministère de la Santé palestinien indique que 823 Palestiniens sont morts, et que 5 240 personnes ont été blessées. Plus tôt, l'Unicef évaluait le nombre d'enfants tués à 181, et 1 200 blessés. Ce lourd bilan suscite d'âpres critiques contre Israël. Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a diligenté une enquête sur de possibles "crimes de guerre" commis par Tsahal, tout en dénonçant les attaques aveugles du Hamas en Israël.
Quelque 110 000 civils de Gaza, où s'entassent 1,8 million d'habitants, se sont réfugiés dans les écoles de l'Office de secours pour les réfugiés de la Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Selon l'Unicef, 116 écoles de Gaza, dont 75 de l'UNWRA, ont été endommagées par les tirs israéliens depuis le 8 juillet.
Côté israélien, 33 militaires et deux civils ont été tués, ainsi qu'un ouvrier agricole thaïlandais. Selon la chaîne i24, 120 soldats israéliens blessés sont hospitalisés. 

Et quelle est la voix de la France, patrie des droits de l'homme, par rapport à ce massacre ? La France, elle baisse sa culotte ! Un Président qui engage la France dans un parti-pris formulé en fonction de ses opinions personnelles...Des manifestations interdites, puis autorisées, reléguant les défenseurs de la paix dans une démarche antisémite...Des interpellations qui ont fait la une du 20 h, alors que le "gibier" n'avait commis comme seule faute que de n'être là au mauvais moment, et au mauvais endroit...
Encore un triste bilan pour notre exécutif...Triste bilan pour l'homme de gauche que je suis...Et dans la torpeur estivale qui nous saisit, les marronniers fleurissent dans les 2O h...Les vacances, la météo, le trafic routier, le faits divers qui va tenir 10 minutes... 
Ah, pardon, j'oubliais...depuis hier soir, le crash de l'avion d'Air Algérie fait la une de toutes nos lucarnes télévisuelles...et aussi la une de notre exécutif qui de cellule de crise en cellule de crise, en fait une affaire nationale en occupant tout l'espace médiatique...Il est vrai que ce drame touche 51 familles françaises et que chacun peut être confronté à cette situation à chaque instant de sa vie...
Mais s'il n'y avait eu que des "arabes" dans l'avion, aurait-on vu autant "d'experts" venir nous expliquer en direct, les pourquoi et les comment de ce crash ?
Mais bon, pas de panique, profitez du soleil, restez calmes... et buvez frais !

jeudi 3 juillet 2014

Sarko...Caliméro...


C'est vrai que c'est complètement injuste ce qui arrive à Zébulon 1er...

Gardé à vue, conformément la procédure mise en place lorsqu'il était "aux affaires"...A l'époque, il avait oublié de préciser que si ça s'appliquait à chaque citoyen, lui n'était évidemment pas concerné par cette loi...

Mis en examen et présenté à un juge d'instruction...Je compatis  tout à fait à son désarroi...Lui qui n'avait de cesse que de supprimer les juges d'instruction, ces empêcheurs de magouiller en rond entre gens de bonne compagnie, se retrouver devant ces suppôts d'un complot gauchiste international , ça a dû quand même lui réveiller un vieil ulcère...

Et je comprends tout à fait que, comme n'importe quel citoyen ordinaire, il aille pleurer devant les caméras de TF1 et les micros d'Europe 1...

Car c'est tout à fait normal qu'on en appelle à l'opinion publique à grand renfort de médias complaisants, lorsqu'en tant que citoyen ordinaire, on est mis en cause dans une procédure judiciaire...Tout le monde fait ça, c'est bien connu...

Et je ne manquerai pas la prochaine fois que soufflerai dans le biniou et que l'éthylomètre, instrument diabolique au service du complot de la société bien pensante révélera quelques traces de turpitudes conviviales, d'aller prendre la France à témoin sur TF1 :

"Mes chers compatriotes, nous vivons dans une société où les libertés sont bafouées...La répression est devenue l'instrument privilégié d'un pouvoir aux abois...Les Françaises et la Français veulent travailler pour nourrir leur famille et assurer l'avenir de la patrie...Cette aspiration légitime est journellement mise à mal jusqu'au plus profond de nos belles campagnes, par un harcèlement systématique des forces de l'ordre qui sont censées nous protéger des voyous et des éléments indésirables...
Françaises, Français, je vous le dis solennellement ce soir...J'affirme que, compte tenu de la baisse des moyens financiers mis à la disposition du service public, les appareils utilisés pour les contrôles d'alcoolémie ne sont pas étalonnés d'une manière fiable...Je n'en veux pour preuve, mes chers compatriotes, que je n'ai jamais bu une goutte d'alcool de ma vie...Je vous laisse donc juges de l'injustice dont je suis victime..."