mercredi 12 septembre 2012

Produit en Bretagne...




Ah quel beau logo qui devrait réchauffer le cœur d'un vieux breton comme moi, profondément attaché à ses racines...

Produit en Bretagne est une association née en 1993, à l'initiative de 4 "entrepreneurs" bretons . Cette association a pour but d'inciter les consommateurs bretons à acheter local,en leur fournissant une reconnaissance visuelle du produit grâce à un  logo apposé sur ledit produit. Bien sûr, aucune démarche mercantile ne motivait les créateurs de cette association...

Car "ces consommateurs étant aussi des habitants de la région, dont le souci était de trouver ou de préserver leur emploi.Cette problématique de l'emploi était particulièrement vraie en 1993 et elle a servi de ciment lors de la mise en place de la démarche"

Ah les braves gens ! Suite à mon précédent billet, j'ai eu la curiosité  d'aller voir qui étaient ces braves gens  qui avaient le souci de l'emploi en Bretagne...Et bingo, je trouve l'entreprise DOUX- PÈRE DODU" figure dans les membres de l'association en bonne compagnie : carrefour market, leclerc, casino, le crédit mutuel de bretagne, le crédit maritime, la région Bretagne Pays de Loire...

Au moins les salariés de chez DOUX seront contents d'apprendre que leur patron était un farouche défenseur de l'emploi en Bretagne...Sans doute chez les autres, mais certainement pas chez lui...

Bien sur, je ne suis pas naïf, et des groupes de lobbying de ce genre pullulent en avançant comme valeurs l'éthique, la préservation de l'environnement, la défense de l'emploi...

Mais ce qui est le plus gênant dans cette affaire, c'est que l'association "produit en Bretagne" a son siège à l'Institut de LOCARN.. basé dans les Côtes-d'Armor. Cet institut a une réputation sulfureuse dans les Côtes-d'Armor...et à juste titre d'ailleurs ! Il a été inauguré par l'archiduc Otto de Habsbourg, intégriste catholique, ardent supporter de l'Opus Dei..Et un des initiateurs de cet institut est un certain Joseph LE BIHAN, qui traîne aussi pas mal de casseroles derrière lui...

Et est-ce un hasard si sur le site d' ADSAV, un groupe de fachos nationalistes bretons qui affichent sur nos murs "Breton, maître chez soi, les musulmans dehors", on trouve un article faisant la promotion de "Produit en Bretagne " ?

Ah, Bretagne que de crimes commet-on en ton nom !


lundi 10 septembre 2012

Travailler encore...

Ce soir, Lavilliers chante dans ma maison...Il témoigne des mains d'or des sidérurgistes de la Lorraine qui ne comprennent pas pourquoi leurs hauts fourneaux se sont éteints :



Travailler encore...Ce soir, plus de 1000 salariés du groupe DOUX vont aller se coucher et sans doute mal dormir, car ils voudraient encore travailler encore demain matin...

Charles DOUX , 146è fortune de France grâce aux subventions européennes, a délibérément sacrifié les salariés français, en pensant que la délocalisation de ses activités au Brésil lui permettrait d'accroître encore ses profits...Sauf qu'au Brésil, on ne peut pas dire que le régime politique actuel soit perméable aux idées de Charles DOUX.

Et Charles DOUX n'a pas eu un regard, pas un geste envers ses salariés qui l'attendaient au tribunal de Commerce de Quimper...



Charles DOUX n'a pensé qu'à lui, n'a jamais voulu investir pour l'avenir, alors qu'en Bretagne, l'industrie agro-alimentaire se porte bien car elle s'adapte et elle investit...c'est ce que disent les patrons !

Charles DOUX fait partie de ces patrons paternalistes, mais farouchement antisyndicaux, qui ont sévi en Bretagne depuis l'après-guerre...Ce fut la période où le modèle traditionnel de la paysanerie bretonne a explosé, obligeant les jeunes ruraux à rechercher des emplois "en ville"...Ce fut ainsi une période bénie pour les patrons comme Charles DOUX, qui avaient à leur disposition une main d'oeuvre malléable et corvéable à marci, qui leur disait "Merci not'bon maît'", car le patron "leur donnait du travail"...

Mais en Bretagne, comme ailleurs, mai 68 est arrivé et les salariés du baby-boom sont arrivés sur le marché du travail,, avec des revendications salariales qu'ils entendaient bien faire aboutir...

Et c'est là qu'on reparle de Charles DOUX, ancien négociant en volailles dans la région de Nantes, qui après avoir monté un abattoir de volailles dans les années 50 à Port Launay dans le Finistère, en a implanté un deuxième en 1971 à Pédernec dans les Côtes du Nord de l'époque...

Des salariés jeunes, instruits, ouverts à la revendication avec mai 68...Un cocktail explosif pour faire naître un conflit avec un tel patron réactionnaire...Un patron qui avait la même attitude qu'aujourd'hui : il n'a pas daigné être présent à une demande de rencontre des organisations syndicales de l'entreprise (CFDT -CGT), pour discuter des salaires...

Et c'est de là qu'est né un conflit emblématique qui reste présent dans les têtes de tous les anciens militants syndicaux du département, au même titre que celui du Joint Français.



Celui qui devait travailler plus vite que son ombre s'est mis en grève en décembre 1973...Et il est resté dans la grande tente montée devant l'usine jusqu'en mars 1974. Que de souvenirs dans cette grande tente...Un lieu de rencontre, un lieu de convivialité, un lieu de fête, tels que j'en n'ai rarement rencontrés dans ma vie...Et que dire de la solidarité des artisans, des commerçants, des agriculteurs de la région de Guingamp qui savaient à l'époque que "vivre et travailler au pays" n'était pas un slogan creux, mais constituait le ciment d'une vie harmonieuse sur un territoire...

Mais bon, il faut quand même que je rende hommage à Charles DOUX...C'est grâce à lui, que tout jeune syndiqué à la CGT, je me suis rendu compte de l'importance du syndicalisme interprofessionnel et donc confédéré...Ce conflit a sans doute en partie contribué à mon engagement de plus en plus important au sein de la CGT.


mardi 4 septembre 2012

Diwanit bugale...

C'est la rentrée...Aujourd'hui, nous avons été abreuvés de reportages radio et  télé sur la rentrée de nos chères têtes blondes...


 La rentrée en maternelle, c'est l'apocalypse ! Bien sûr, ce premier contact avec l'école représente une certaine incompréhension pour l'enfant qui y est confronté, mais cet évènement important, qui devrait rester dans la sphère intime, mérite t-il un tel débordement verbal proche du voyeurisme, de la part de nos "faiseurs d'opinion" ?

Nos enfants ne méritent ils pas mieux ? 

Ces propos me ramènent à une magnifique chanson de Dan Ar Bras qui, avec l'Héritage des Celtes, avait représenté la France au concours de l'Eurovision en 1996.

"Diwanit Bugale" était la première chanson qui, ne comportant pas un seul mot de français, représentait la France à cette compétition télévisuelle européenne...Pas politiquement correct bien sûr...C'est pourquoi cette chanson s'est retrouvée classée 19è sur 23, alors que les paroles comportaient un message d'espoir universel pour nos enfants.




Ce soir, j'ai réécouté cette chanson dans une autre orchestration sur ma platine vinyle...C'est ce qui m'a donné envie de rédiger ce billet...
 
Il y a 16 ans , dès le premier couplet, l'appel etait lancé aux enfants pour construire l'avenir :
 
 Didostait bugale
ar serr-noz hag ar gouloù deiz
roit kalon din-me
aon 'm eus rak hon dazont

qui peut se traduire par :
 
 Approchez les enfants
Du crépuscule et de l'aurore
Donnez du courage à mon coeur
J'ai peur devant notre avenir

"
"Diwanit bugale"...Que naissent les enfants..."Diwan"...Le germe....."Donnez du courage à mon coeur"...c'est le message universel que l'humanité devrait inculquer à tous les enfants de la terre...